Comment ça s'est passé?
Tout d'abord savoir que je suis deltiste moyen, et, hors maîtrise correcte du déco et attero, je ne peux me vanter de tenir longtemps en l'air... ce qui m'a poussé à considérer le motorisé, car j'en avais marre de passer plus de temps en voiture et rotation qu'à voler.
J'habite au milieu de montagnes, avec une belle et large vallée au milieu. Beaux champs plats, à 1min de chez moi.
J'ai trouvé un NRG d'occaz quasi neuf l'année dernière, mais pas eu le temps de m'investir plus en avant.
En fait, J'ai d'abord passé mon brevet pendulaire (obligé par madame), et si je n'en voyais pas l'utilité au départ, j'ai beaucoup appris : gestion du moteur, des pannes, de la radio sur un gros aerodrome. Trés intéressant.
Pas d'école de mosquito en France, pas de pratiquant dans mon coin, donc autodidacte complet. J'ai lu de nombreux articles récoltés sur la toile (en anglais) et regardé de nombreuses videos. De décos réussis mais aussi loupés. (C'est plus difficile de trouver des "loupés" mais c'est trés pédagogique).
Se préparer "psychologiquement" à courrir fut un énorme challenge pour moi. Je pense que c'est la plus grosse difficulté pour un deltiste qui a l'habitude de se jeter dans le trapèze au bout de 3 pas...
Les nombreux vols en ULM m'ont appris aussi que c'est le moteur qui fait décoller, pas le pousser!
Je me suis accroché plusieurs fois au portique des enfants pour comprendre toutes les manettes (plutot les bouts de cordes!).
Et puis le grand jour :
Soleil, 17°c en ce mois de Février, légère brise Nord. Un ami est venu me donner un coup de main. Montage de l'aile, essai de course sur le plat (c'était mon premier vol de reprise de l'année). Démarrage du moteur pour le faire chauffer afin qu'il redémarre facilement une fois équipé et accroché sous l'aile.
Accrochage dans le harnais, puis sous l'aile. C'est là que l'aide du copain est nécessaire! Mais avec l'expérience, ça devrait le faire, comme ils disent chez moi!
Démarrage du moteur (encore!). La pression monte...
Alignement dans le vent (4 fanions pour les aveugles!), Calage de l'incidence, et je crispe légèrement la machoire... l'hélice prend ses tours et je commence à marcher. La puissance augmente. Moi je ne fais que tenir l'aile le lus souplement possible et dans ma tête je chasse toute idée de me jeter dans le trapèze. 4 pas, ça tire vers le haut! encore un pas. Dans le vide! je dois être ridicule. Je m'allonge et quelques difficultés à entrer dans le harnais.
A 20m de hauteur, l'aile prend les premières bullettes. J'ai beaucoup de mal à tenir le cap. Une savonnette. Analyse rapide : manque de vitesse, Je ne peux tirer (plutot pousser car la barre est derrière) car les bras me sont trop courts.
Décision rapide de tout couper car il y a une ligne elec 300m devant et je ne tiens pas à virer avec aussi peu de vitesse.
LEs gaz coupés je retrouve le comportement normal de l'aile et me pose comme d'hab.Quand je me retourne, je m'aperçois qu'on parcourt pas mal de distance en 30s!
L'ami en question vient me chercher avec son quad (j'aime le quad maintenant!).
Pas de vol supplémentaire pour ce jour là, car il me fallait des outils pour modifier le centrage de l'aile...
En synthèse : le décollage est facile (on m'avait dit "tu vas te croûter, j'ai vu un type qui s'est déchiré...). La puissance n'es pas phénoménale, mais ça mont correctement. C'est bien mieux que l'ULM. Et si c'est pas du delta à 100%, ça s'en approche furieusement!
Si vous volez à un calage AR (vitesse mini), n'hésitez pas à avancer de 2cm à l'avant. Je n'ai pas eu le temps de ré-essayer, mais je donnerai les résultats.
En espérant que ce témoignage puisse apporter un peu à ceux qui voudraient se lancer seuls.
Bons Vols.
FoxJuliet